Las Palmas (Grande Canarie) :
La capitale des îles Canaries, première ville de l'archipel, a des allures de grande ville. Elle occupe l'extrémité nord-est de la Grande Canarie. Les quartiers de Vegueta et de Triana, au sud, forment le centre historique. De là, la ville s'étend sur plus de 3 km vers le nord, le long de la côte, jusqu'à Santa Catalina et Puerto de la Luz. Elle a même commencé à mordre sur l'Isleta, un îlot juste au nord. Playa de las Canteras, est une longue plage de 3 km située à l'ouest du pont menant à La Isleta. C'est là que vous trouverez l'office du tourisme, la majorité des hôtels, une multitude de bars et de boutiques. Las Palmas est probablement la seule ville des Canaries où vous aurez peut-être besoin de prendre le bus pour vous déplacer.
Le Casa / Museo de Colón, dont les balcons de bois finement sculpté surplombent des patios, est un magnifique exemple d'architecture canarienne. Malgré son nom, on ne sait pas si Christophe Colomb y résida réellement, mais ce fut la demeure des premiers gouverneurs. La Catedral de Santa Ana, principal lieu de culte de la ville, voisine le Museo Diocesano, installé autour du Patio de los Naranjos et consacré à l'art religieux. Le Museo Canario relate l'Histoire de la Grande Canarie avant sa colonisation, tandis que le Centro Canario de Arte Moderno se consacre à l'art moderne. Principale rue commerçante de la ville, la Calle Mayor de Triana est piétonnière. Les hôtels de toutes catégories sont regroupés près de la plage de Santa Catalina et du port ; vous trouverez aussi des hôtels dans Vegueta et Triana, mais plus bas de gamme. Santa Catalina et le port offrent également un immense choix de restaurants et de bars, du plus modeste au plus huppé.
Playa del Inglés et Maspalomas :
Bien qu'elle attire des foules avides de soleil venues du Nord de l'Europe, la station balnéaire regroupant Playa del Inglés et Maspalomas, n'est pas du goût de tout le monde. Aucune trace de l'Histoire, mais des plages faisant le plein de corps huilés et des avenues aux noms évocateurs de Tours opérateurs. Au cœur de Playa del Inglés, le Yumbo Centrum est un vaste centre commercial tenant du bazar arabe où les vendeurs de fripes et de radios alternent avec d'innombrables restaurants vous proposant de la cuisine "internationale". La nuit, changement de décor ; sacs et portefeuilles en cuir font place aux bars gays, aux discothèques et aux sex shops.
Le bus 66 fait la navette avec l'aéroport de Guando huit fois par jour. Des bus desservent régulièrement la côte sud et sud-est de l'île jusqu'à Las Palmas. Playa del Inglés se trouve à l'extrémité sud de la Grande Canarie, à 40 km au sud de Las Palmas.
Situé dans l'océan Atlantique, à l'ouest du Maroc, l'archipel des Canaries comporte sept îles principales et six îlots, qui sont les sommets émergés d'une vaste chaîne volcanique sous-marine. L'île de Fuerteventura, à l'est, se trouve à moins de 100 km de la côte marocaine. Couvrant un territoire un peu inférieur à celui de la Corse, l'archipel présente une multitude de paysages : étranges plateaux volcaniques, forêts majestueuses, falaises battues par l'océan, vignobles et champs d'oliviers. Sans oublier les rangées d'hôtels et les plages surpeuplées, qui font partie intégrante du paysage.
Les volcans formant l'épine dorsale de l'archipel ont vu le jour au moment de la formation de la chaîne de l'Atlas en Afrique du Nord, il y a des millions d'années. Le volcan le plus élevé des Canaries, le Teide (3 718 m), à Tenerife, est aussi le plus haut sommet d'Espagne et le troisième du monde après ceux de Hawaii. Cette activité volcanique a donné au sol sa fertilité, mais les îles sont dépourvues de rivières et souffrent périodiquement du manque d'eau. Sur certaines îles, l'eau potable provient en grande partie d'usines de dessalement de l'eau de mer.
Les îles Canaries vivent un éternel printemps. La moyenne des températures oscille entre 18°C en hiver et 24°C en été. Si la chaleur se fait un peu trop sentir sur la plage, l'air sera plus frais en montagne ; l'hiver, vous aurez franchement besoin de vêtements chauds en altitude. Les îles septentrionales connaissent un climat subtropical, à l'exception de Lanzarote et de Fuerteventura, plus sèches et légèrement plus chaudes. Les précipitations sont généralement faibles, sauf sur les côtes nord exposées aux vents et surtout sur la partie nord des îles les plus montagneuses. Les îles au relief plus plat ne reçoivent que très peu de pluies. Il arrive que le sirocco, vent chaud venant du Sahara, se mette à souffler, surtout en été ; la lumière devient crépusculaire et une couche de poussière recouvre tout. C'est dans les îles de l'est que ce vent, surnommé le Kalima par les Canariens, est le pire.
L'espagnol, ou plus exactement le castillan, est la langue officielle des îles Canaries, et les seuls termes guanches qui subsistent sont des noms de lieux.
Symbole de l'héritage musical des Canariens, le timple est un instrument rappelant le ukulele polynésien. Il est possible qu'il ait été introduit dans les îles par les esclaves berbères que les envahisseurs normands firent venir pour travailler la terre au XVe siècle. Le timple a pas mal bourlingué et il a aujourd'hui sa place dans le répertoire musical de Cuba et d'autres pays d'Amérique latine. Lors des traditionnelles fiestas, il accompagne la danse, que ce soient l'
isa, la folía, ou, si vous avez de la chance, la tajaraste, seule danse, dit-on, qui provient des Guanches.
De nombreuses cuevas (grottes), éparpillées dans les îles, sont ornées de peintures rupestres réalisées par les Guanches aux XIIIe et XIVe siècles (Barranco de Balos, Agaete, Gáldar, Belmaco, Zarza et El Julán, par exemple). Les représentations humaines et animales prédominent. La conquête espagnole ne favorisa pas l'essor artistique. Le premier grand peintre canarien, Gaspar de Quevedo, originaire de Tenerife, apparut au XVIIe siècle. Valentín Sanz Carta fut le premier artiste à peindre son pays, au XIXe siècle. Au début du siècle suivant, Manuel González Méndez (1843-1909) fut le chef de file de l'impressionnisme dans l'archipel. Tous les grands courants artistiques européens touchèrent les Canaries. Parmi les peintres abstraits, César Manrique (1919-1992) fut mondialement reconnu. Ses œuvres pleines d'imagination et les efforts qu'il déploya pour sauver la culture canarienne face au bulldozer du tourisme de masse lui ont valu l'estime de tous ses compatriotes.
On ne connaît pas de textes écrits provenant des Guanches, mais l'historien italien Leonardo Torriani a traduit leurs ballades. Benito Pérez Galdós (1843-1920), qui grandit à La Palmas et s'installa à Madrid en 1862, est considéré par certains comme le plus grand romancier espagnol depuis Cervantès. L'un des plus grands écrivains canariens du XXe siècle, Isaac de Vega, est notamment l'auteur de Fetasa , un essai bouleversant sur l'aliénation et la solitude.
Fortement influencée par l'Espagne, la cuisine canarienne n'en possède pas moins son originalité. La spécialité que vous verrez le plus souvent sur votre table est le mojo, une sauce aux nombreuses variantes dans laquelle on trempe à peu près tout, des cuisses de poulet au gofio (mélange de blé, de maïs ou d'orge cuit au four, qui remplace le pain), en passant par les papas arrugadas, de petites pommes de terre nouvelles cuites en robe des champs. La pomme de terre fut introduite aux Canaries au XVIIe siècle en provenance du Pérou et les connaisseurs en distinguent jusqu'à 23 variétés différentes. Parmi les nombreuses soupes, le potaje de berros (potage de cresson) et le rancho canario (bouillon avec des nouilles, de la viande et des pommes de terre) sont les plus typiques. Le conejo en salmorejo
(lapin mariné dans du vinaigre, de l'huile d'olive et de l'avocat) passe aujourd'hui pour un pilier de la cuisine canarienne, mais c'est en fait une spécialité venue d'Aragon. Modeste, la viticulture locale réserve parfois d'agréables surprises, surtout parmi les crus de Tenerife. Le vin le plus courant, le malvasía, vient de Madère. Il est généralement doux.
À l'instar de leurs cousins d'Espagne, les Canariens font honneur à une multitude de fiestas et de ferias
Le carnaval, en février-mars, est la fête la plus débridée du calendrier. Dans une atmosphère de liesse générale, défilés costumés et autres divertissements se déroulent dans tout l'archipel pendant plusieurs semaines. À Santa Cruz de Tenerife, l'événement n'a rien à envier au carnaval de Rio.
Du 21 au 30 juin, dans l'île de Palma, le Bajada de Nuestra Señora de las Nieves est la fête religieuse la plus importante, mais elle a lieu tous les cinq ans seulement.
Dans la Grande Canarie, à l'occasion de la Fiesta de la Virgen del Pino, les festivités durent au moins deux semaines et culminent du 6 au 8 septembre.
Las Palmas accueille plusieurs festivals artistiques importants, comme le Festival Internacional de Música (janvier), le Festival de Opera (février-mars), le Festival de Ballet y Danza (mai) et la Muestra Internacional de Cine, un festival international de cinéma qui a lieu tous les deux ans en octobre et novembre. À Agüimes (Grande Canarie), l'Encuentro Teatral Tres Continentes rassemble en septembre des compagnies de théâtre venues d'Europe, d'Amérique latine et d'Afrique.
Nouvel An (1er janvier) Épiphanie, Pâques, Fête du travail (1er mai), Assomption, Fête nationale (12 octobre), Toussaint, Noël (25 décembre)